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Catégorie : Havaiki Fakarava

Kaveu, crabe de cocotier

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Le crabe de cocotier (Birgus latro) ou kaveu en langue pa’umotu ou encore ‘aveu en tahitien, de la famille des crabes ermites, est connu pour sa capacité à ouvrir des noix de coco en les broyant, grâce à ses fortes pinces, pour en manger la noix. En Polynésie française, il est cantonné aux atolls et malheureusement décimé, ne survivant plus que sur les atolls les moins habités ou inhabités comme Makatea, Taiaro ou Tīkei dans les Tuamotu.
Celui que l’on surnomme le « crabe voleur » est un animal hors du commun : les yeux rouges, la couleur de son corps pouvant varier du bleu violet à un rouge orangé suivant son habitat. Pesant jusqu’à 4 kg, mesurant 40 cm de long pour une envergure d’une patte à l’autre pouvant atteindre un mètre, c’est le plus grand crabe terrestre du monde !
Son abdomen est muni de dix pattes. La paire antérieure arbore de très grosses pinces qu’il utilise pour casser les noix de coco. Les deux paires suivantes servent à la locomotion. Les extrémités de la troisième paire sont divisées en deux : grâce à cette particularité anatomique, il peut grimper aux arbres pour en consommer les fruits. Les pattes postérieures, minuscules, sont habituellement maintenues sous la carapace.

Comme pour tous les crabes ermites, le kaveu mue durant sa croissance, et il peut aussi utiliser des fragments de noix de coco pour protéger son corps tant que celui-ci est mou. C’est alors un crabe marin.
Mais passé l’âge de trois ans, il abandonne l’océan. Sa carapace se durcit et il perd sa capacité à respirer dans l’eau. Le kaveu n’est alors plus apte à la nage et il se noierait malgré son système de branchies rudimentaire, probablement un vestige de son évolution. Il utilise pour
respirer un organe spécifique, stade intermédiaire entre les branchies et le poumon, adapté pour capter l’oxygène de l’air plutôt que celui de l’eau.

Une autre particularité du crabe de cocotier est son odorat très performant. Le kaveu est muni d’antennes qui ressemblent aux organes olfactifs des insectes. Le crabe les bouge par saccades pour améliorer la perception. Ainsi il peut distinguer des odeurs intéressantes à de grandes
distances, en particulier celles provenant de ses sources de nourriture : la banane, la noix de coco, les fruits des pandanus… ou la viande en décomposition. Le crabe de cocotier vit habituellement dans des tanières ou des fentes rocheuses, ou creuse des terriers dans le sable ou un terrain meuble. Il vit généralement dans les zones forestières et les zones sableuses où il y a des cocotiers.
Assez craintif, il se déplace doucement en émettent des claquements, mais peut devenir très vif lorsqu’il est en état d’alerte. Le kaveu, à la vue médiocre, est une proie relativement aisée pour l’être humain qui est son principal prédateur, sinon le seul. Le crabe de cocotier peut être préparé comme le homard, bouilli à l’eau ou à la vapeur. Selon les îles, on trouve une grande gamme de recettes telle que le crabe de cocotier cuit dans le lait de coco.
La viande de crabe de cocotier ne se trouve pas sur les étals, bien qu’elle soit considérée par certains comme un aphrodisiaque ! Et si on en trouve parfois au marché de Papeetē, encore vivants, leurs puissantes pinces savamment ligotées, le kaveu reste un met que l’on ne partage
habituellement qu’avec la famille ou les amis.

Le kaveu est très apprécié des Polynésiens. Sa chasse est une activité populaire qui se pratique entre autres sur l’île de Makatea. L’odeur de la noix de coco attire les crabes et permet leur capture. L’appât, une noix de coco ouverte en deux est fichée sur un piquet à 50 cm de hauteur, à proximité des terriers. Pister les crabes de cocotier peut devenir pour les visiteurs une manière originale d’aborder la population pa’umotu. Mais suivre des chasseurs expérimentés, les observer dans une approche immédiate du terrain : c’est là une expérience environnementale et culturelle vraiment originale !

Nature et Environnement

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Au cœur du monde océanien

La Polynésie française est située au cœur du Pacifique Sud, entre 134° et 157° de longitude Ouest et entre 8° et 28° de latitude Sud, de part et d’autre de la ligne du Tropique du Capricorne, dans l’hémisphère Sud.
Ensemble de cinq archipels, elle appartient au groupe oriental des îles polynésiennes. Elle se situe à l’Est de la Micronésie et de la Mélanésie, autres ensembles insulaires qui, avec la Papouasie Nouvelle-Guinée, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, composent le «continent» Océanie.

D’un point de vue culturel, la Polynésie française est située au centre de ce que l’on appelle communément le «triangle polynésien». Les pointes de ce triangle sont représentées par les îles Vaihī, Hawaï (au Nord), Teaotearoa, la Nouvelle-Zélande (au Sud-Ouest) et Rapa Nui, l’Île de Pâques (à l’Est).

A l’écart des autres continents

Dans sa globalité, la Polynésie française est située à des milliers de kilomètres des continents limitrophes : l’Australie est à 6.600km à l’Ouest de Tahiti, le Chili à 8.000 km à l’Est. Il faut parcourir 6.400 km pour atteindre la côte californienne, au Nord-Est. Le Japon en est éloigné de 9.500 km.
Aux antipodes de l’Europe, l’île de Tahiti se trouve donc à 17.000 km de Paris. Cet éloignement des grandes masses continentales – tout relatif cependant à l’heure de l’aviation moderne – lui a permis de préserver des spécificités fortes tant sur le plan environnemental que culturel.

«Des îles nombreuses»

La Polynésie française est composée de 118 îles regroupées en cinq archipels : la Société, Les Tuamotu, les Marquises, les Gambier et les Australes. Cette multiplicité d’îles est d’ailleurs à l’origine du nom du pays dérivé du grec Poly, signifiant nombreux/plusieurs et Nesis, signifiant îles.

Particularité unique au monde, ces îles sont dispersées sur une surface océanique de 5 millions de Km2. Ce qui correspond à une superficie presque aussi vaste que l’ensemble du continent européen et presque dix fois la superficie du territoire de la France métropolitaine (550 000 km2). Avec ses 5 millions de km2, La Polynésie française dispose de la plus grande zone économique exclusive (ou ZEE) du Pacifique sud.

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